Acheter une voiture d’occasion peut sembler une bonne affaire. Mais derrière un prix attractif, certains pièges se cachent. L’un des plus courants en France : la fraude au kilométrage. Cette pratique consiste à réduire artificiellement le nombre de kilomètres affichés au compteur. Résultat : l’acheteur croit faire une bonne affaire, alors que la voiture est bien plus usée qu’elle n’en a l’air.
La fraude au kilométrage consiste à modifier le compteur d’un véhicule pour masquer son usure réelle. Le but ? Faire croire que la voiture a peu roulé et en tirer un meilleur prix. Cette manipulation peut se faire sur des modèles anciens (par modification mécanique) ou récents (via des logiciels électroniques). Dans les deux cas, elle induit l’acheteur en erreur.
Cette arnaque est illégale. Pourtant, elle reste fréquente. En France, certaines estimations avancent que jusqu’à 10 pourcent des voitures d’occasion seraient concernées. Et pour cause : une auto avec un faible kilométrage se revend plus cher, même si son état général ne le justifie pas. En réduisant le compteur, le vendeur masque les signes d’usure et évite une forte décote. Il peut ainsi vendre un véhicule plus cher que sa vraie valeur.
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La raison principale est simple : l’argent. Une voiture avec moins de kilomètres se vend mieux. En modifiant le compteur, le vendeur peut gonfler artificiellement le prix. Il présente l’auto comme plus fiable, avec moins d’usure, alors que ce n’est pas le cas.
Certains seuils de kilométrage influencent fortement la valeur. Une voiture qui passe les 100 000 km, par exemple, perd souvent une grande partie de sa cote. En maquillant le compteur, le vendeur évite cette chute de valeur.
La fraude permet aussi de dissimuler l’état mécanique réel. Si le moteur est fatigué, si des pièces comme la courroie ou les freins sont usées, tout cela reste invisible à l’acheteur. Celui-ci pense acheter une auto saine, alors que de grosses réparations peuvent être à prévoir dans un garage peu après l’achat.
Acheter une voiture au compteur trafiqué, c’est courir plusieurs risques :
Un kilométrage manipulé masque souvent une usure avancée. Vous pensiez que le moteur tiendrait encore plusieurs années ? Vous découvrez qu’il faut changer l’embrayage ou la distribution dans les mois à venir. Résultat : des frais lourds, imprévus, parfois dès les premières semaines.
Lors d'une transaction, le paiement peut aussi cacher des pièges. Méfiez-vous des faux chèques de banque lors d'une vente de voiture.
Avant d’acheter une voiture d’occasion, prenez le temps d’observer les signes qui peuvent trahir une fraude. Certains détails ne trompent pas.
Un affichage numérique flou, instable ou mal aligné peut indiquer une manipulation. Sur les anciens modèles, des vis abîmées autour du tableau de bord peuvent signaler un démontage. Ce sont des alertes.
Comparez aussi l’usure des éléments intérieurs avec le kilométrage affiché. Un volant trop lisse, des pédales très usées ou un siège conducteur affaissé sont des indices. Une auto affichant 80 000 km ne devrait pas présenter ce niveau d’usure.
Demandez les factures et le carnet d’entretien. Un vendeur sérieux — ou un responsable garage — pourra vous les fournir. Ces documents permettent de suivre l’évolution du kilométrage dans le temps. S’il y a des incohérences, c’est un signal d’alerte.
Par exemple, une révision à 140 000 km l’an dernier alors que le compteur affiche aujourd’hui 110 000 km ? C’est suspect. De même, si le carnet d’entretien est absent ou incomplet, méfiez-vous.
Le service HistoVec permet de consulter l’historique administratif et technique d’un véhicule. Il indique notamment les kilométrages relevés lors des contrôles techniques.
Un recul du kilométrage entre deux contrôles est anormal. Par exemple, 120 000 km au contrôle de 2022, puis 90 000 km lors du contrôle de 2024 : il y a fraude. En croisant ces données avec les documents fournis par le vendeur, vous avez un bon aperçu de la fiabilité du compteur.
Avant d’acheter une voiture d’occasion, adoptez les bons réflexes. Ces vérifications simples peuvent vous éviter de tomber dans le piège d’un compteur trafiqué.
Regardez plusieurs annonces de véhicules identiques (même marque, modèle, année). Si la voiture que vous ciblez affiche un kilométrage anormalement bas, cela peut cacher une manipulation. Un véhicule de dix ans avec 60 000 km au compteur ? C’est rare.
L’état des éléments mécaniques et intérieurs doit correspondre au kilométrage affiché. Des pédales lisses, un levier de vitesse abîmé ou un siège affaissé sur une voiture censée avoir peu roulé doivent vous alerter.
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Un vendeur fiable doit pouvoir présenter les factures d’entretien et le carnet d’entretien à jour. Vérifiez que les kilométrages indiqués correspondent bien aux dates des interventions. Si certains documents sont absents, illisibles ou incohérents, redoublez de vigilance.
Ce service en ligne donne accès à l’historique de la voiture, y compris les relevés kilométriques lors des contrôles techniques. S’il y a des écarts ou des baisses inexpliquées, c’est que quelque chose ne va pas. Mieux vaut alors passer votre chemin.
Avant de finaliser l’achat, demandez un contrôle technique à jour. Il doit indiquer clairement le kilométrage. Si le vendeur hésite, refuse ou fournit un certificat douteux (illisible, absent, raturé), fuyez.
Vous pouvez aussi consulter les anciens rapports. Un bond en arrière dans les chiffres est une preuve de falsification. Par précaution, faites examiner le véhicule par un professionnel indépendant ou un garage de confiance.
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Même si vous avez déjà acheté le véhicule, il n’est pas trop tard pour agir. La loi protège les acheteurs contre ce type de tromperie.
Vous soupçonnez une fraude avant de signer ? Ne prenez aucun risque. Si le vendeur ne peut pas justifier le kilométrage, passez votre chemin. Vous pouvez aussi signaler l’annonce frauduleuse aux autorités ou sur les plateformes spécialisées. Modifier un compteur est un délit passible de sanctions pénales en France.
Si la fraude est avérée, vous pouvez demander l’annulation de la vente pour vice caché. Il faudra prouver que le compteur a été trafiqué avant l’achat. Les factures, le rapport HistoVec et les contrôles techniques sont autant de preuves utilisables.
Vous pouvez également demander une indemnisation ou un remboursement devant un tribunal. Pour les litiges inférieurs à 10 000 €, adressez-vous au tribunal de proximité. Au-delà, c’est le tribunal judiciaire. Si besoin, faites-vous accompagner par un avocat.
Si vous prouvez que le vendeur a agi sciemment, vous pouvez aussi porter plainte pour escroquerie. Cette infraction est punie d’amendes et peut entraîner une peine de prison.
Toutes les démarches pour vendre une voiture en toute légalité
La fraude au kilométrage reste fréquente. Mais avec quelques précautions, vous pouvez acheter une voiture d’occasion en toute sécurité.
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Manipuler un compteur pour fausser le kilométrage est une arnaque grave. Elle peut coûter cher et mettre votre sécurité en jeu. En croisant les informations, en posant les bonnes questions et en utilisant les outils disponibles, vous réduisez les risques. Restez vigilant : même un écart de quelques pourcent peut révéler une fraude. Il vaut mieux inspecter une auto de trop que regretter un achat mal informé.
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